2023.12.07

LA FAMILLE CURIE A SCEAUX DE 1892 A 1900

 

"Ici ont habité de 1892 à 1900 Eugène Curie et de 1892 à 1895 son fils, Pierre Curie jusqu'à son mariage avec Maria Sklodowska"

Eugène Curie, médecin, était né à Mulhouse en 1827.

"…Il avait mené des recherches expérimentales sur l'inoculation de la tuberculose, à l'époque où la nature bactérienne de cette maladie n'était pas encore établie.

Jusqu'à la fin de sa vie, il conserva le culte de la science…

…Il s'était épris avec ardeur de la doctrine républicaine telle qu'elle inspirait les révolutionnaires de 1848.

…Libre penseur et anticlérical, il ne fit pas baptiser ses fils."

 

"La mère de Pierre Curie, Claire Depouilly (1832-1897), était fille d'un industriel établi à Puteaux. Son père et ses frères se sont distingués dans l'industrie par de nombreuses inventions."

(source : Mme Marie Curie)

 

· Le Docteur Eugène Curie, son épouse et son fils Pierre quittèrent Paris en 1883 pour s'installer à Fontenay-aux-Roses puis, en 1892, à Sceaux

                               

Parents 1

de gauche à droite, Jacques Curie, Pierre Curie, Parents Curie


  

Parents 2

Parents Curie dans un jardin (à Fontenay aux Roses ?)

 - lettre P. Curie à M. Sklowodska, à Varsovie 17/9/1894

"Je désire vivement que nous devenions des amis inséparables. N'êtes-vous pas de cet avis ?

Me voici revenu à Sceaux depuis hier. J'y ai trouvé mon frère qui va rester avec nous pendant un mois

Je n'ai pas à poser ma candidature comme professeur puisqu'il n'y a pas de place vacante en ce moment.

...

Mon frère s'est beaucoup occupé de spiritisme dans ces derniers temps. Il y a longtemps en effet qu'il n'avait changé de sujet d'étude et cela ne pouvait plus durer. Je dois avouer que ces phénomènes spirites m'intriguent beaucoup.

 

Maman a été très malade mardi soir et nous avons été bien inquiets, elle a eu une grande fièvre et une congestion au poumon. Depuis, elle va mieux et la congestion tend à disparaître. Je n'irai pas vous voir ce soir, mon père a des courses à faire et je resterai à Sceaux jusqu'à demain dans l'après-midi pour que maman ne soit pas seule. Je tousse d'une façon ridicule ; cela me guérira peut-être de ne pas sortir."

 

"Je voudrais que vous connaissiez mes parents. Je vis avec eux dans un petit pavillon à Sceaux. Ils sont exquis...

Il décrit à Marie son père , un grand vieillard dégingandé, à l'oeil bleu et vif, très intelligent, bouillant et colérique comme une soupe au lait et pourtant d'une extrême bonté - et sa mère, alourdie par les infirmités, mais qui demeure une ménagère experte, courageuse et gaie.

(Eve Curie, dans son livre "Madame Curie")

 

Pierre Curie réussit enfin à la convaincre de faire la connaissance de ses parents. Il était fier d'eux. Il l'emmena dans leur maison de Sceaux, une charmante petite ville dont les habitants avaient jadis servi dans un beau château Louis XIV et son parc magnifique, et qui était maintenant un faubourg au sud de Paris. La maison du Docteur Eugène Curie, recouverte de plantes grimpantes, était située dans un bosquet de verdure, rue des Sablons; elle porterait plus tard le nom de son fils. Le dimanche, amis et voisins rendaient visite à leur médecin pour jouer avec lui aux boules ou aux échecs. Cette atmosphère sereine conquit la jeune Polonaise...Elle l'aimait et l'admirait tant, qu'elle gratifia son travail de médecin de l'adjectif qu'elle révérait particulièrement et n'utilisait qu'à bon escient : "désintéressé". "

(Robert Reid, dans son livre "Marie Curie")

 

· En 1894, Pierre Curie fit faire la connaissance de ses parents à Marya Sklodowska : la jeune Polonaise fut conquise par l'atmosphère sereine de la maison et par son beau-père, dont elle qualifia le travail de médecin de " désintéressé ".

"Quand je les ai connus, ils vivaient…rue des Sablons dans une petite maison de construction ancienne, très retirée parmi la verdure d'un joli jardin. Leur vie était paisible. Le docteur Curie faisait les courses qu'exigeait son service, soit à Sceaux, soit dans les localités voisines ; en dehors de cela, il lisait ou s'occupait de son jardin. Des parents proches ou des voisins venaient leur rendre visite le dimanche ; le jeu de boules ou les échecs étaient alors les distractions favorites…Une grande impression de calme et de sérénité se dégageait de la maison, du jardin, et de ses habitants

(source : Mme Marie Curie)

 

lettre de Marie Curie à son frère Josef, 23/11/1895

"Chez nous tout va bien : nous sommes bien portants et la vie est douce. J'arrange peu à peu mon appartement, mais je compte lui garder un style qui ne me donne aucun souci et qui ne réclame pas d'entretien car j'ai très peu de service : une femme vient une heure par jour faire la vaisselle et les gros travaux. Je fais moi-même la cuisine et le ménage.

Tous les quelques jours, nous allons à Sceaux voir les parents de mon mari. Cela ne nous dérange pas dans notre travail. Nous avons, au premier étage, deux chambres contenant ce qu'il nous faut, nous sommes donc absolument chez nous et pouvons facilement faire là-bas la partie de notre travail qui ne peut s'accomplir au laboratoire.

Quand il fait beau, nous nous rendons à Sceaux à bicyclette : nous ne prenons le train que lorsqu'il pleut des hallebardes."

 

Les relations les plus affectueuses s'établirent entre les parents de mon mari et moi. Nous allions fréquemment à Sceaux, où l'ancienne chambre de mon mari restait toujours à notre disposition. (Marie Curie, dans son livre "Pierre Curie")

 

Lettre de Marie Curie à son frère Josef, 18/3/1896

"Il fait, depuis quelques semaines, très chaud. La campagne est toute verte. A Sceaux, les violettes simples se montraient déjà en février, et maintenant il y en a des quantités : les rocailles du jardin en sont remplies. Dans les rues de Paris, l'on vend beaucoup de fleurs à des prix très possibles, et nous avons toujours des bouquets chez nous."

 

12 septembre 1997, naissance d'Irène Curie

 

27 septembre 1997, mort de la mère de Pierre Curie.

 

Le docteur Curie, dont la femme est morte quelques jours après la naissance d'Irène, s'est attaché tendrement à l'enfant. Il veille sur ses premiers pas dans le jardin de la rue des Sablons. Lorsque Pierre et Marie quitteront la rue de la Glacière pour un modeste pavillon du boulevard Kellermann, le vieillard viendra habiter avec eux. Il sera l'éducateur et le meilleur ami d'Irène.

(Eve Curie, dans son livre "Madame Curie")

Eugène-Irène-1898 Eugène-Irène 1900
Le Docteur Eugène Curie et Irène en 1898 1900

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